Voix mondiales et communication numérique : Une interview de Mirjam de Bruijn (V4T)

[disclaimer-fr]Mirjam de Bruijn, professeur d’histoire contemporaine et d’anthropologie en Afrique, explore l’utilisation que le monde universitaire peut faire de l’environnement numérique. Dans le cadre de ses programmes d’enseignement et de recherche, elle travaille pour une université qui contribue au changement social de manière innovante. LeidenGlobal a interviewé Mirjam sur ses projets actuels.

En tant qu’anthropologue, Mirjam a fait des recherches en Afrique pendant plus de 25 ans. Dans son dernier programme de recherche (Connecting in Times of Duress), l’approche biographique était centrale. Ces histoires de vie et ces aperçus des changements en Afrique avaient besoin d’un public beaucoup plus large que la seule oreille du chercheur. L’idée de créer une plateforme pour ces voix est donc née et Internet / l’environnement numérique en a offert l’opportunité. Une nouvelle initiative a vu le jour : Voice4Thought.

Voice4Thought a pour objectif d’être une plateforme de création de connaissances “alternatives”, dans laquelle la voix des personnes qui n’ont normalement pas de voix directe, est centrale… L’un des slogans de Voice4Thought est de “faire descendre les universitaires dans la rue” et la co-création de connaissances est centrale. Journalistes, artistes, citoyens avertis et universitaires se réunissent sur cette plateforme.

L’une des initiatives nées de Voice4Thought est Rapprocher les sciences humainesune nouvelle plateforme de publication multimédia en ligne, créée en collaboration avec la maison d’édition Brill Publishing. Bridging Humanities vise à expérimenter des formes alternatives de production de connaissances universitaires à l’ère numérique.

En quelques années d’existence, Voice4Thought a organisé un certain nombre d’événements et de festivals pour rassembler les voix des domaines des arts, de l’éducation, de l’activisme et du monde universitaire. Néanmoins, Mirjam a déclaré que les festivals ne devraient pas être le principal centre d’intérêt de Voice4Thought. Des artistes du Sénégal ont eu l’idée d’un nouveau type d’éducation. Cette idée est devenue la base de l’Académie de la Voix.

L’Académie de la Voix est un moyen de donner la parole aux personnes qui sont négligées dans les processus décisionnels importants. Ce sont précisément ces acteurs négligés qui sont souvent au centre des discussions, mais qui ne sont pas conscients des décisions que les autres prennent concernant leur vie. Il s’agit notamment des jeunes chômeurs, des réfugiés (politiques), des syndicalistes et des minorités comme les personnes handicapées et les dissidents sexuels et de genre. Avec la Voice Academy, Voice4Thought veut stimuler ces personnes “oubliées” à retrouver leur dignité et à accroître leur citoyenneté, en leur offrant les compétences nécessaires pour être entendues et incluses dans les processus décisionnels. La première édition de l’Académie de la Voix, désormais sous la forme d’une “rencontre”, s’est tenue en novembre 2017 à Dakar (photo sur cette page). Cette “rencontre” réussie a donné aux organisateurs l’énergie nécessaire pour développer davantage l’Académie de la Voix.

En octobre prochain, Voice4Thought organise un événement à Leyde avec le concept de l’Académie de la Voix. L’objectif est d’atteindre les jeunes de Leyde. Cette “rencontre V4thought” est développée en collaboration avec BplusC et des artistes de Paris, Dakar, Leyde et Amsterdam. Des cours seront organisés sur le tournage, les blogs, le design et les dessins animés, un débat portera sur la “colère positive” et l’événement sera clôturé par un concert. Le thème, “La colère positive”, vise à orienter le débat sur les divisions dans la société vers une énergie positive. Utilisons notre colère pour développer un monde meilleur !

Mirjam pense que l’avenir est entre les mains des étudiants universitaires. Elle veut leur apprendre comment mettre leurs connaissances et leurs recherches au service de la population et elle espère les encourager à aider à atteindre ceux dont la voix n’est pas entendue. Elle pense que les étudiants et les universitaires ont pour tâche de diffuser leurs connaissances, non seulement dans leur cercle universitaire, mais aussi en dehors de celui-ci.

Cet article a déjà été publié dans le bulletin LeidenGlobal.

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